Science et Jeunesse
Discours de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter lors de la réception des participants à « Science et Jeunesse »
Mesdames et Messieurs,
Chères jeunes chercheuses, chers jeunes chercheurs,
Tout progrès, toute innovation, commence par une question. Une question que quelqu’un ose poser, alors que d’autres pensent déjà connaître la réponse. Aujourd’hui, c’est vous qui posez ces questions et c’est ainsi que la recherche avance. Vous témoignez d’un état d’esprit : celui de la curiosité, de la détermination et du courage intellectuel.
Chercher, c’est accepter de ne pas savoir tout de suite, de devoir recommencer et de garder confiance malgré tout. Cette attitude, c’est le moteur du progrès, et pas seulement dans la recherche. L’innovation est depuis toujours au cœur de notre réussite collective. Dans les universités, les laboratoires, mais aussi dans les entreprises, grandes ou petites, partout on recherche, on optimise et on invente.
Cette mentalité est profondément ancrée dans notre pays – elle se manifeste aussi bien dans les ateliers de précision que dans les grands centres scientifiques. Dans un pays dépourvu de ressources naturelles importantes, notre force repose sur notre capacité à développer des idées et à les transformer en solutions.Et c’est parce que nous avons su cultiver cet esprit d’innovation que la Suisse est aujourd’hui l’un des pays les plus stables, mais aussi l’un des plus inventifs du monde : nulle part ailleurs le nombre de brevets par habitant n'est plus élevé. Nous pouvons en être fiers.
La science ne se limite pas à la liberté de faire de la recherche. Elle implique également une responsabilité envers la société, celle de transmettre le savoir et de faire progresser notre monde. Vous, chers jeunes chercheuses et jeunes chercheurs, vous incarnez cette énergie, cette envie d'aller de l'avant. Et quand on regarde vos projets, on comprend que l'avenir de notre pays dépend de personnes comme vous.
Si je vous parle de recherche, c’est aussi parce qu’elle ne vit pas en vase clos. Elle dépend d’un cadre, de choix collectifs, d’une vision à long terme. Nous avons beaucoup débattu en Suisse ces derniers temps de la manière d’équilibrer nos finances publiques. Cette discussion va se poursuivre l’année prochaine. En tant que ministre des finances, mon rôle est de veiller à ce que la solidité de nos finances permette de préparer l’avenir.
Cela peut sembler un peu abstrait pour certains d’entre vous, mais en réalité, cela repose sur la même logique que celle que vous suivez en tant que chercheurs, à savoir procéder de manière méthodique, prendre des décisions éclairées, et penser à long terme.
Mais permettez-moi de vous dire une chose. Une Suisse financièrement solide est une Suisse qui dispose également à long terme des moyens nécessaires pour investir dans la connaissance, la recherche et l'innovation. Gérer les finances publiques avec prudence ne signifie pas renoncer à ses ambitions, mais créer les conditions nécessaires pour les réaliser.
Ce que vous accomplissez aujourd'hui en tant que chercheurs n'est pas abstrait. Vos découvertes, vos hypothèses et vos expériences – même si elles ne donnent pas toujours les résultats escomptés – contribuent à enrichir le savoir collectif. Vos projets nous rappellent ce que la science a de plus précieux à offrir : la capacité de faire la différence entre une opinion et un fait, ou entre une conviction et une preuve. Cette capacité fait progresser notre société et mérite d'être défendue.
Chères jeunes chercheuses, chers jeunes chercheurs,
Je vous souhaite de rester curieux, même si les réponses se font attendre.
Et de continuer à poser des questions, à remettre en question vos idées de manière critique et à nourrir des doutes, car tant dans la recherche que dans la vie, le doute est souvent à l'origine d'une découverte. Je vous félicite pour votre travail, votre engagement et votre passion.
Et je vous remercie de rappeler, par votre exemple, que la science n’est pas seulement une affaire de savoir, mais aussi une affaire de confiance et de volonté.
Je vous remercie.
Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter
Année présidentielle 2025
Karin Keller-Sutter sera présidente de la Confédération en 2025.
Biographie
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter est à la tête du Département fédéral des finances DFF depuis janvier 2023.
Photo dédicacée
Commander ici une carte dédicacée par la présidente de la Confédération suisse.
Interviews et contributions
Les interviews de la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter.
Discours
Discours de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter dans leur intégralité.