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DiscoursPublié le 11 décembre 2024

Élection à la présidence de la Confédération en 2025

Allocution de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter à l’occasion de son élection à la présidence de la Confédération

La nouvelle présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le nouveau vice-président Guy Parmelin.

Vidéo

Texte

Le discours a été prononcé en allemand

Madame la Présidente du Conseil national,
Monsieur le Président du Conseil des États,
Chers membres des Chambres fédérales,

Je vous remercie de m’avoir élue à la présidence de la Confédération et tiens à féliciter chaleureusement le vice-président du Conseil fédéral pour son élection.

Tout est relatif, comme nous l’a appris un ancien fonctionnaire fédéral qui a fini par recevoir le prix Nobel de physique.

Mon élection à la présidence de la Confédération est d’ailleurs, elle aussi, relative.

La fonction n’a toutefois rien de relatif.

La Constitution fédérale est on ne peut plus claire et concise à ce sujet :

Art. 176, al. 1 : « La présidence du Conseil fédéral est assurée par le président ou la présidente de la Confédération. »

La loi est plus concrète :

« Le président de la Confédération veille à ce que le Conseil fédéral s’acquitte de ses obligations dans les délais, avec efficacité et de manière coordonnée » ; il « coordonne les affaires de grande importance […], prépare les délibérations du Conseil fédéral […] cherche à concilier les points de vue s’il y a lieu ».

En définitive il s’agit de veiller à ce que le collège gouvernemental soit en mesure de prendre des décisions et d’agir.

C’est ce à quoi je m’emploierai tout au long de l’année à venir.

Car le Conseil fédéral n’est pas seulement une autorité exécutive.

Il doit aussi être un partenaire fiable pour le Parlement, de même qu’un capitaine attentif pour l’administration et une institution solide au service de la population.

Geschätzte Damen und Herren
Signore e signori
Mesdames, Messieurs

Le monde d’aujourd’hui est plein d’incertitudes.

Les attentats terroristes, la pandémie de covid, la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine, la faillite d’une grande banque suisse, le changement climatique, l’influence des autocrates sur la marche du monde… qui aurait pu prédire tout ça il y a trente ans ?

On entend souvent dire que nous assistons à un tournant dans l’histoire. Mais si nous considérons un arc temporel un peu plus vaste, je vois plutôt la fin d’une période de stabilité exceptionnelle, un retour à la normalité, aux ruptures et aux bouleversements mondiaux auxquels l’humanité a toujours dû faire face.

Or, nous le savons tous : les changements ont toujours quelque chose de déstabilisant. Que ce soit à l’autre bout du monde ou chez nous.

La prospérité dans laquelle nous vivons actuellement était tout simplement inimaginable à l’époque de nos parents.

Et le fait est que nous avons aujourd’hui, en tant qu’individus et en tant que société, plus à perdre que nos ancêtres.

Mais nous avons peut-être aussi un peu perdu la faculté de rester confiants face à l’incertitude.

Nous avons donc d’autant plus besoin de repères.

Et il est souvent plus facile de trouver des repères dans des grandes lignes et des contrastes forts que dans la nuance et le compromis.

Heureusement, en Suisse, nous avons l’habitude de discuter, de nous forger nous-mêmes une opinion, et nous savons d’expérience que les vraies solutions ne se trouvent pas dans le contraste, mais dans le compromis.

C’est vrai : nous n’avons qu’une marge d’action limitée. La Suisse est plus que jamais liée au reste du monde. Il faut souvent savoir donner et recevoir pour parvenir à des solutions.

Mais il existe de nombreux domaines dans lesquels nous pouvons user de notre latitude pour agir de façon indépendante.

Même en matière de migration et de protection du climat.

Nous avons aussi la possibilité de mieux nous positionner au niveau international sur le plan économique, notamment en améliorant les conditions cadre.

La stabilité politique et financière fait partie de ce cadre.

Il est impératif d’avoir des finances saines si nous voulons que l’État soit fort, souverain et social.

Comment ne pas penser aussi à l’importance de veiller à ce que le système de retraite soit solide et durable ?

Dans tous ces domaines, l’année prochaine sera riche en défis.

Tout est une question de volonté politique, de la part de toutes les institutions : la Confédération, les cantons, les communes, les partis, sans oublier les associations et les clubs.

Et je suis confiante.

Nous pouvons nous appuyer sur des fondations extrêmement solides : une démocratie directe, un fédéralisme et une économie qui fonctionnent très bien.

Si nous prenons soin de ces fondations, si nous nous rassemblons, si nous faisons notre travail, si nous saisissons les occasions qui s’offrent à nous, alors nous pourrons, même dans un contexte difficile, apporter une contribution décisive à la prospérité et à la paix sociale dans notre pays.

Je serais heureuse si, de ce point de vue, nous pouvions à nouveau être fiers d’être une exception.

Preziadas damas, stimads signurs

Je vous remercie de m’avoir élue et de m’avoir accordé votre confiance. La confiance est essentielle dans toute collaboration.

Et j’ai la ferme intention de soigner la collaboration non seulement au sein du Conseil fédéral et avec vous, mais aussi avec nos principaux partenaires étrangers, avec l’UE et avec les États-Unis.

Cette tâche m’inspire du respect. Et je m’engage à l’assumer de mon mieux.

Danke, merci beaucoup, grazie, grazcha fitch !

Mediagallery

Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter

La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter pendant la première séance officielle du Conseil fédéral de l'année 2025.

Année présidentielle 2025

Karin Keller-Sutter sera présidente de la Confédération en 2025.

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter au début du débat au Conseil national

Biographie

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter est à la tête du Département fédéral des finances DFF depuis janvier 2023.

Photo dédicacée

Commander ici une carte dédicacée par la présidente de la Confédération suisse.

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter discute avec le journaliste Sebastian Ramspeck lors d'une table ronde.

Interviews et contributions

Les interviews de la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter.

La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter parle à la session de printemps des Chambres fédérales

Discours

Discours de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter dans leur intégralité.